La fragilité est un mot récent en médecine. Alors que personne n'en parlait au début des années 1980, elle est devenue l'objet d'une attention croissante.
Les gériatres s'accordent aujourd'hui pour reconnaître que la fragilité est au cœur de leur préoccupation quotidienne ; ils y sont confrontés lorsque, intuitivement, ils détectent chez un patient un risque élevé de déclin. Ils reconnaissent aussi que la fragilité est le résultat de défaillances apparaissant dans plusieurs domaines, lorsque les maladies se cumulent mais aussi lorsque la situation psycho-sociale se dégrade.
Cependant, si la fragilité se perçoit, elle se mesure difficilement, car sa définition reste l'objet de nombreux débats. S'agit-il d'un phénomène essentiellement physique, qui peut être péjoré par des circonstances de vie défavorables ou encore par l'évolution mentale ? Ou la fragilité doit-elle se définir d'emblée en intégrant toutes ces dimensions ?
Aujourd'hui, de telles questions ne sont pas résolues, mais elles peuvent être plus facilement étudiées depuis que sont apparus, récemment, quelques "scores" de fragilité issus de recherches sur des populations âgées. Ces scores permettent de définir, même de façon imparfaite, qui est probablement fragile.
Actuellement, le plus populaire d'entre eux correspond à un phénotype identifié par l'équipe de Linda Fried, de l'Université Johns Hopkins (Baltimore), sur la base de cinq critères : une dénutrition, une perte de force musculaire, un ralentissement, une perte d'endurance, et un bas niveau d'activité physique.
Trois caractéristiques de la fragilité expliquent notre intérêt pour cette notion :
Les maître-mots guidant les travaux de la Cohorte Lc65+ sont ainsi la détection de la fragilité et l'amélioration de nos connaissances sur son origine et ses effets.